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Séminaire - 14/12/2023 - Aliénor Tallagrand - Quand la Science des matériaux s’allie à l’Archéologie : Cas pratique de la parure antique et médiévale analysée à la lumière de la spectroscopie Raman

Salle des séminaires de l'Im2np, campus de Saint-Jérôme, 1er étage Bâtiment Poincaré
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Invitation : Nathalie Mangelinck-Noël (Département MATER, Equipe MCA).

Diffusion : IM2NP, CINaM, Irphe, Madirel, LP3, PIIM (via T. Angot), CPT (T. Martin), Fédération de Chimie (via S. Viel), CP2M

 

SEMINAIRE Jeudi 14 décembre 2023 à 11h00

 

Salle des séminaires de l'Im2np, campus de Saint-Jérôme, 1er étage Bâtiment Poincaré

 

Aliénor Tallagrand

Documentation scientifique, Musée départemental Arles antique, Presqu’île du cirque romain – BP205, 13635 ARLES cedex
 

 

Quand la Science des matériaux s’allie à l’Archéologie : Cas pratique de la parure antique et médiévale analysée à la lumière de la spectroscopie Raman


 

Historienne de l’art formée à l’Ecole du Louvre et gemmologue, Aliénor Tallagrand décide d’allier Science des matériaux et Archéologie pour sa thèse. Sa volonté est de s’appuyer sur la spectroscopie Raman pour l’étude des bijoux antiques et médiévaux conservés au Musée départemental Arles antique où elle travaille en tant que responsable du Centre de documentation.
Une codirection s'établit alors entre l’Ecole du Louvre (M. Florian Meunier, conservateur en chef au département des Objets d’Art du Musée du Louvre) et l’Université de Toulon (ED 509 Laboratoire Babel) et M. J.-C. Valmalette (laboratoire IM2NP- Institut Matériaux Microélectronique et Nanosciences de Provence), physicien utilisant la spectroscopie Raman dans le cadre de ses recherches.
La méthodologie adoptée privilégie, à partir d’un corpus d’objets archéologiques clairement définis, l’étude de chaque bijou par sa forme, ses matériaux, son style et son contexte archéologique. Le but étant, par ces éléments d’analyses dont fait partie le Raman, de faire parler les objets, ce qui nous éclaire par la suite sur l’histoire d’un territoire et de ses populations.
Avec un parcours universitaire privilégiant l’analyse centrée sur les objets archéologiques et leurs matériaux, Aliénor Tallagrand s’intéresse naturellement à la spectroscopie Raman dont elle prend connaissance auprès de M. J.-C. Bouillard, (directeur de la collection de l’Institut de Minéralogie, de physique des Matériaux et de cosmologie de l’Université Pierre et Marie Curie-Paris).
La méthode présente des avantages non négligeables au vues des contraintes inhérentes aux œuvres d’art : elle est non destructrice et non invasive, ne nécessitant pas de micro-prélèvements. L’utilisation du Raman se justifie pour identifier les gemmes voire leur origine géographique sans toucher à l’intégrité du bijou.
L’effet Raman repose sur l'interaction de la lumière avec la matière pour obtenir des informations sur la composition ou les caractéristiques de la matière étudiée. Dans son application pour les minéraux, la spectroscopie Raman fournit des informations sur la vibration des atomes dans un réseau cristallin pour donner la composition chimique et identifier le minéral.
Les bijoux du Musée départemental Arles antique présentent une grande variété de gemmes à analyser et correspondent à une vaste chronologie s’étalant du Ier siècle après J.-C. au début du Moyen-âge. Ils ont tous été retrouvés dans le cadre de fouilles terrestres ou subaquatiques, c’est-à-dire dans un contexte archéologique connu et identifié sur des sites arlésiens ou une géographie proche. L’unicité de style, de technique, visible sur cette parure, évoque une forte cohérence de territoire dès le Ier siècle apr. J.-C. au sein de la province romaine de la Narbonnaise dont Toulon fait partie.